Proof-Tomasz Gudzowaty

Imparfaites, surexposées ou sous-exposées, rayées et parfois à peine lisibles, les impressions positives étaient généralement jetées ou conservées comme épreuves brutes pour faciliter la sélection des négatifs à imprimer. Ici, ils se présentent comme des œuvres d’art toutes leurs propres. La pratique d’examiner les feuilles de contact instantané juste après avoir pris une photo m’a rendu très sensible au potentiel caché des images encore non développées. Et je me suis également rendu compte que l’imperfection est une partie essentielle de la photographie, un prix pour la fidélité à la nature du médium, qui est, dans un sens, une interprétation aléatoire d’un moment. Les preuves de contact en sont la preuve. Ce livre de Tomasz Gudzowaty, un photographe connu pour ses images en noir et blanc impeccables, est une tentative audacieuse et inattendue d’embrasser l’esthétique du hasard, cachée dans ce qu’il considérait autrefois comme un sous-produit de son processus artistique. Le film Polaroid Type 55, qui produisait des impressions positives instantanées en plus des négatifs, était un favori culte des photographes utilisant des appareils photo grand format jusqu’en 2008, date à laquelle Polaroid a annoncé qu’il cesserait la production de tous les films instantanés. Imparfaites, surexposées ou sous-exposées, rayées et parfois à peine lisibles, les impressions positives étaient généralement jetées ou conservées comme épreuves brutes pour faciliter la sélection des négatifs à imprimer. Ici, ils se présentent comme des œuvres d’art toutes leurs propres.