Neverland Lost Portrait de Mickael Jackson
Cette collection de photographies n’était pas initialement destinée à devenir un livre. En février 2009, je suis allé en Californie, envoyé par un magazine pour photographier le gant blanc emblématique de la pop star Michael Jackson.
J’ai beau avoir fait toute ma carrière comme portraitiste, j'ai toujours ressenti la nécessité d’approcher les personnes à travers la simplicité des objets qui constituent leur vie.
Je me suis rendu à Los Angeles avec une vision en tête et guère plus d’une journée pour la capturer. La résidence principale de Michael Jackson, Neverland, était vide depuis plusieurs années, et ses affaires personnelles étaient empilées et consignées dans des caisses, dans l’attente d'une vente aux enchères publiques. En arrivant sur les lieux pour la séance photo, je n’avais aucune idée de ce que j’allais y trouver.
Ce que j'ai découvert dans ces caisses m'a rempli d’une profonde tristesse. Venant de l’homme qui voulait être roi, ses objets me frappèrent par leur sobriété. Une chaussette tube à sequins. Un bijou d’enfant fantaisie. Le fameux gant - si révélateur dans sa simplicité de Prisunic, si banal, si ordinaire. J’ai rempli ma mission initiale en deux jours, mais je me suis senti incapable de quitter les lieux. Mes assistants et moi-même sommes restés sur place vingt- quatre heures de plus, passant en revue attentivement plus de mille objets parmi lesquels nous devions choisir nos images. J’ai repris le chemin de New York après trois jours, avec le pressentiment que la tâche n’était pas achevée.
Il apparaît que les biens personnels d’un individu se dévoilent rarement à autrui sans une sorte de tragédie en toile de fond. En dépit de mes efforts soutenus pour ouvrir une brèche dans l’univers intime de Michael Jackson, le portrait demeurait incomplet. Je savais qu’il restait des objets qui n’avaient pas été présentés à mon objectif.
En avril 2009, je suis retourné en Californie. À force de persévérance et avec un peu de chance, nous avons réussi à obtenir une dernière visite. Cette fois, lors de mon retour à New York, je disposais des éléments nécessaires à la finalisation de mon récit. Peu après, notre travail prit la dimension d’un document sur une vie brutalement interrompue.
On dit que les pharaons bâtissaient des tombeaux pour que leurs vies soient révélées aux générations futures. Michael Jackson avait sacrifié son enfance aux exigences de son talent musical. Neverland était la pyramide qu'il avait érigée en mémoire de son enfance perdue. Les objets saisis dans ce livre nous ramènent à son Neverland, son paradis perdu.
Henry Leutwyler, New York, hiver 2010
Fiche technique
- Prix Éditeur
- 34,00€
- Langue
- Français
- Éditeur
- Steidl
- Auteur
- Henry Leutwyler
- Année
- 2010
- Pages
- 150
- Dimension
- 21,6 × 29,5 × 1,6 cm
- Poids
- 0,648 kg
- État
- Neuf
- EAN
- 9783869300634